De nos jours, grâce au club automobile Rosengart France, la légende de Lucien Rosengart est perpétuée. Fondée en 1981, l’association compte à ce jour 200 membres répartis un peu partout en Europe. Lors de la 31e concentration annuelle touristique du club, les 17, 18 et 19 mai, 37 voitures anciennes – soit 11 modèles différents – parcourront le Médoc.
Demain, à 18 heures, place du 8-Mai, ces véhicules anciens seront exposés. Nul doute que de nombreux amoureux de ces vielles voitures auront à cœur de ne pas manquer ce rendez-vous. Les propriétaires seront là pour accueillir le public.
Constructeur atypique
C’est ainsi qu’on pourrait définir l’énigmatique Lucien Rosengart. Il vient au monde le 11 janvier 1881, à Paris. Son père, un ancien mécanicien devenu ingénieur, se montre très vite fier de sa progéniture qui suit ses traces avec une vigueur peu commune. À 12 ans, le petit Lucien obtient son CAP de mécanicien et quitte les culottes courtes pour le bleu de chauffe.
Dix ans plus tard, toujours aussi décidé, il ouvre un petit atelier à Belleville. Il y fabrique des boulons, des rondelles et, surtout, invente une vis modèle que les constructeurs du Chemin de fer Métropolitain s’empressent d’acquérir.
Inventeur pressé
Sous sa houlette, l’entreprise s’oriente vers la mécanique et l’électricité. En 1909, 60 ouvriers travaillent d’arrache-pied pour satisfaire leur inventeur de patron, toujours en avance d’une idée. Il déposera plus de 120 brevets, dont le célèbre baby-foot ou ce qui deviendra la future ceinture de sécurité.
Sa soif de découvrir n’a pas de limites et, en 1914, il met au point une fusée qui permet aux obus d’exploser à l’air libre. L’État français, qui ne pouvait rester insensible à une telle invention, lui offre la possibilité d’ouvrir une usine de 10 000 m2 à Paris et une autre de 30 000 m2 à Saint-Brieuc. Là, il emploiera jusqu’à 4 500 personnes qui fabriqueront 100 000 fusées par jour. Et s’associera à André Citroën qui, lui, produisit les obus.
Par Pierre VALADE – SUD-OUEST 17/05/2012