L’amélioration continue des modèles Rosengart basés sur l’Austin Seven
La première voiture Rosengart était très proche de l’Austin Seven, mais elle se bonifia d’année en année. Les Rosengart étaient économiques et fiables, une réputation qui fit l’image de marque de ces voitures françaises. De 1932 à 1939, une variante reçut un 6 cylindres. Les roues avant devinrent indépendantes en 1939.
1930 : proposer une gamme complémentaire avec, comme transmission, la traction
Dès le début des années 1930, Lucien Rosengart voulut acquérir une licence de fabrication d’automobiles équipées d’une transmission aux roues avant pour compléter sa gamme basée sur l’Austin Seven. Quelles furent les opportunités ?
Avant la Première Guerre mondiale, épisodiquement, des tractions furent fabriquées : le chariot à vapeur de Cugnot (1770), les Krieger électriques (1898-1909), les Lohner-Porsche électriques (1900-1905), l’Iden 12 de 1908… Après la Première Guerre mondiale, en France, les frères Paul-Albert Bucciali (1889-1981) et Angelo Bucciali (1891-1946) débutèrent la fabrication des tractions Bucciali en 1926, tandis que Jean-Albert Grégoire (1899-1992) et Pierre Fenaille (1888-1937) commencèrent la production de tractions Tracta en 1927. Au Royaume-Uni, Alvis fabriqua des tractions de 1928 à 1930. Aux Etats-Unis, Errett Lobban Cord (1894-1974) construisit des tractions Cord de 1929 à 1932, puis de 1936 à 1937. La New Era Motors Incorporated présenta, en 1929, la traction Ruxton, fabriquée de 1930 à 1931, dans les usines Moon Motor Car Company de Saint-Louis. En Allemagne, Stoewer produisit des tractions dès 1931. Le génial Jörgen Skafte Rasmussen (1878-1964) fabriqua des tractions DKW également dès 1931 (bicylindre 2 temps refroidi par eau transversal, 4 roues indépendantes, freins sur les 4 roues, DKW F1 réputée pour être la voiture la moins chère du monde grâce à sa carrosserie en contreplaqué revêtue de skaï).
Les tractions disponibles sur le marché mondial ne convenaient pas à Lucien Rosengart car elles étaient soit, trop luxueuses, soit trop proches de ses voitures en termes de prix. Seules les Stoewer lui plaisaient, mais les coûts de fabrication envisagés lui paraissaient trop importants.
En 1932, le constructeur allemand Adler présenta le modèle Trumpf. La traction Adler Trumpf, conçue par Hans Gustav Röhr (1895-1937), était équipée de 4 roues indépendantes et de freins hydrauliques. Admiratif, notre homme acheta une licence de fabrication et une voiture qu’il fit essayer à son ami André Citroën.
Enthousiaste, ce dernier lança les études pour un véhicule encore plus performant. Flaminio Bertoni (1903-1964), embauché en 1932, eut en charge le design dont la caisse monocoque surbaissée prévue pour utiliser la technique de soudage Budd. André René Lefèbvre (1894-1964), embauché en mars 1933, transfuge de Renault, ex-collaborateur de Gabriel Voisin, eut en charge la partie mécanique : moteur équipé de soupapes en tête, transmission de la puissance aux roues avant, freins hydrauliques. Cette nouvelle et fantastique voiture fut présentée Place de l’Europe, à Paris le 18 avril 1934, après une gestation de seulement 18 mois. Il s’agissait de la Citroën Traction Avant.
De son côté, Lucien Rosengart lança, le 12 décembre 1932, la Rosengart Super Traction, basée sur l’Adler Trumpf.
ROSENGART Super Traction LR505